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Évolution d'un qubit sur la sphère de Bloch
2016-07-05
SourceNous avons vu comment un qubit, à un facteur de phase près, se représente sur la sphère de Bloch. Lorsqu’on considère les qubits à un facteur de phase près, on peut donc visualiser la solution de l’équation de Schrödinger sur la sphère de Bloch à l’aide de cette représentation. Nous allons voir que la trajectoire de la solution donne toujours un cercle sur la sphère de Bloch.
Ce résultat est obtenu à l’aide des matrices de Pauli. Ce sont les trois matrices auto-adjointes suivantes : X = \begin{pmatrix} 0 & 1 \\ 1 & 0 \end{pmatrix}, \quad Y = \begin{pmatrix} 0 & i \\ -i & 0 \end{pmatrix}, \quad Z = \begin{pmatrix} 1 & 0 \\ 0 & -1 \end{pmatrix}.
Les quatre matrices I, X, Y et Z sont orthogonales, elles forment donc une base de l’espace des matrices 2\times 2 complexes. Puisqu’elles sont orthogonales, les coefficients a, b_x, b_y et b_z tels que M = aI + b_x X + b_y Y + b_z Zpour une matrice M donnée, s’obtiennent à l’aide des produits scalaires de M par chacune de ces matrices, et il est alors facile de voir que a, b_x, b_y et b_z sont des nombres réels lorsque M est une matrice auto-adjointe.Ainsi, si M est auto-adjointe, on a {\mathrm{e}}^{-it M} = {\mathrm{e}}^{-it aI} {\mathrm{e}}^{-it (b_x X + b_y Y + b_z Z)} = {\mathrm{e}}^{-it a} R_{\vec{n}}(2 \lambda t)
où l’on note \lambda = \sqrt{b_x^2+b_y^2+b_z^2}, \vec{n} = (n_x, n_y, n_z) où n_x=b_x/\lambda, n_y=b_y/\lambda, n_z=b_z/\lambda, et R_{\vec{n}}(\theta) = {\mathrm{e}}^{-i \frac{\theta}{2} (n_x X + n_y Y + n_z Z)}.La matrice unitaire R_{\vec{n}}(\theta) est appelée un opérateur de rotation. Ce nom est justifié par le fait suivant : si \psi \in \mathbb{C}^2 est un qubit, alors la représentation de R_{\vec{n}}(\theta) \psi sur la sphère de Bloch est l’image de la représentation de \psi sur la sphère de Bloch par la rotation d’angle \theta et d’axe dirigé par le vecteur unitaire \vec{n}.
Le résultat annoncé en introduction découle de ce qui précède. Rappelons que la solution de l’équation de Schrödinger \frac{{\mathrm{d}}\psi(t)}{{\mathrm{d}}t} = -{\mathrm{i}}{\mathcal{H}}\psi(t)
est \psi(t) = U_t\psi(0) \quad \text{où} \; U_t = {\mathrm{e}}^{-{\mathrm{i}}t{\mathcal{H}}}.Donc, si on écrit la décomposition du Hamiltonien {\cal H} dans la base constituée par la matrice I et les matrices de Pauli, {\cal H} = aI + b_x X + b_y Y + b_z Zon a, avec les notations précédentes, U_t = {\mathrm{e}}^{-it a} R_{\vec{n}}(2\lambda t),et donc, à un facteur de phase près, \psi(t) est égal à R_{\vec{n}}(2\lambda t) \psi(0).Ainsi, la représentation de \psi(t) sur la sphère de Bloch parcourt un cercle, en tournant autour de l’axe \vec{n} selon un angle qui évolue linéairement en t.